Le kimono est un symbole culturel fort du Japon, mais il fait souvent l’objet de confusions et d’imitations dans le monde de la mode. Comment distinguer un véritable kimono japonais d’une simple pièce d’inspiration ou d’un produit industriel ? Découvrez dans cette revue comment faire la distinction d’un vrai kimono du faux
Kimono : qu’est-ce que c’est ?
Le kimono est un vêtement traditionnel japonais qui incarne à la fois une histoire millénaire et un savoir-faire artisanal unique. Il se compose d’une longue robe droite, caractérisée par des manches larges et rectangulaires et une coupe en T réalisée dans un seul tissu. Cet habit se ferme en croisant le pan gauche sur le pan droit et se maintient grâce à une large ceinture appelée obi.
Contrairement aux idées reçues, le kimono n’est pas un simple vêtement, mais un objet culturel porteur :
- de symboliques ;
- de règles précises ; et
- d’une esthétique raffinée.
Sa confection repose sur des techniques ancestrales et des tissus nobles, principalement la soie, ce qui le distingue des nombreux modèles vendus aujourd’hui sous ce nom à travers le monde.
Comment distinguer un vrai kimono ?
Reconnaître un kimono authentique repose avant tout sur l’observation de détails spécifiques. Le premier signe distinctif est l’utilisation d’un seul tissu pour la totalité du vêtement, du col aux ourlets, en passant par les manches. Cette uniformité est essentielle. Un vrai kimono ne comporte pas de parties cousues dans des tissus différents, à l’exception de la doublure parfois présente.
Les manches représentent un autre indicateur important. Elles doivent être rectangulaires, avec des angles droits, sans forme arrondie ni triangulaire. Aussi, elles présentent souvent une ouverture près de la taille chez les modèles féminins. Une seule couture verticale, appelée mitake, traverse la colonne vertébrale du vêtement, sans couture au niveau des épaules.
Un kimono authentique n’a pas d’étiquettes standardisées indiquant la taille (S, M, L, XL), car il est traditionnellement confectionné sur mesure selon les mensurations. De plus, le col ne porte pas de broderies ni de peintures, et le vêtement ne se ferme jamais avec une ceinture du même tissu. Il se maintient grâce à un obi large, fait d’un tissu distinct. Ces particularités, combinées à la qualité du tissu, souvent en soie ou en laine, permettent d’identifier une pièce véritablement traditionnelle.
Quelles sont les différentes variétés de kimono ?
Le kimono se décline en plusieurs types, chacun correspondant à une occasion ou un statut social précis. La diversité des modèles illustre l’importance culturelle du vêtement dans la société japonaise. Voici une brève présentation des principales variétés, qui seront détaillées par la suite.
Le Yukata, un kimono léger pour l’été et les bains
Le Yukata est un kimono léger, fabriqué généralement en coton ou polyester, destiné à être porté après le bain ou lors des chaleurs estivales. Sa coupe est simple, et il ne possède pas de doublure. Contrairement au kimono en soie, il est moins formel et plus confortable. Les manches du yukata sont plus courtes, et il s’arrête souvent au niveau des chevilles, sans nécessiter de pli à la taille.
Ce vêtement est apprécié pour sa facilité d’entretien et son prix accessible. Très courant lors des festivals d’été au Japon, il incarne une version décontractée du kimono traditionnel. Le Yukata se ferme avec un obi plus simple, souvent moins large, et ses motifs colorés varient du plus sobre au plus festif.
Le Furisode, symbole de jeunesse et de cérémonie
Le Furisode est un kimono porté exclusivement par les jeunes femmes non mariées, notamment lors des cérémonies et des grandes occasions. Il se reconnaît à ses longues manches, qui peuvent atteindre parfois plus d’un mètre de longueur, symbole de jeunesse et d’élégance. Le tissu utilisé est souvent en soie fine, richement décoré de motifs complexes.
Ce kimono se porte avec un obi particulièrement large et travaillé. Son port est réservé aux cérémonies comme le shichi-go-san (cérémonie pour enfants) ou la majorité japonaise. La sophistication du Furisode en fait une pièce emblématique et précieuse, entièrement faite sur mesure.
Le Tomesode, le kimono pour femmes mariées
Le Tomesode est un kimono de cérémonie porté par les femmes mariées. Il se distingue par des manches plus courtes que celles du Furisode et par des motifs souvent présents uniquement sous la taille, en bas de la robe. Ces motifs sont généralement discrets et raffinés, avec des couleurs sombres en fond, souvent noir.
Il est habituellement porté lors d’événements officiels tels que les mariages ou les cérémonies formelles. Ce vêtement incarne la maturité et le statut social. L’obi qui accompagne le Tomesode est aussi très travaillé, avec un nœud classique et élégant.
Le Houmongi, un choix élégant pour les grandes occasions
Le Houmongi est un kimono semi-formel porté par les femmes mariées ou non, lors d’invitations, cérémonies ou célébrations. Il est reconnu pour ses motifs continus qui s’étendent sur :
- les épaules ;
- les manches ; et
- le bas de la robe.
Contrairement au Tomesode, ces motifs peuvent se trouver sur tout le vêtement, souvent avec des nuances subtiles et harmonieuses. Ce kimono allie élégance et simplicité et se porte avec un obi assorti, mais non imposant. Le Houmongi est apprécié pour sa polyvalence, convenant à plusieurs types d’événements sociaux.
Le Kuromontsuki et le Suohiki, deux kimonos aux usages spécifiques
Le Kuromontsuki est un kimono formel masculin ou féminin, principalement noir, orné de cinq blasons familiaux blancs. Il se porte lors d’événements très officiels, comme les mariages ou les funérailles, symbolisant la solennité et le respect. La coupe est stricte, et le tissu est généralement en soie noire mate.
Le Suohiki est un kimono de danse traditionnelle, souvent très coloré et orné de motifs riches. Il est porté par les danseuses lors des spectacles classiques japonais. Ce vêtement se distingue par sa longueur, souvent plus grande que celle des kimonos usuels, et par des manches amples permettant une grande liberté de mouvement.
Quels sont les accessoires à ajouter sur un kimono ?
Le kimono ne se porte jamais seul. Son authenticité se complète par une série d’accessoires indispensables. L’élément le plus emblématique est l’obi, une large ceinture rigide qui sert à fermer le kimono. L’obi peut être orné, fabriqué dans des tissus nobles, et noué de différentes manières selon le style et l’occasion.
Parmi les autres accessoires, on trouve les tabi, chaussettes blanches séparant le gros orteil des autres doigts, indispensables avec les sandales traditionnelles appelées zōri ou geta. Le juban, un sous-vêtement porté sous le kimono, protège le tissu extérieur et facilite l’enfilage. Les obijime et obiage sont des cordons décoratifs qui maintiennent l’obi en place et apportent une touche d’élégance. Les accessoires complètent l’ensemble, apportant finition et authenticité. Leur qualité, leur matériau et leur positionnement sont autant d’indices confirmant l’authenticité d’un kimono traditionnel.
Savoir reconnaître un vrai kimono exige une bonne connaissance de ses caractéristiques essentielles. La qualité du tissu, la construction en un seul tissu avec une couture centrale, la forme rectangulaire des manches, l’absence d’étiquettes standardisées et la présence d’accessoires traditionnels sont autant de critères à vérifier.
Le kimono se décline en plusieurs variétés, chacune adaptée à une occasion spécifique, et le porter correctement requiert le respect de règles précises. Ce vêtement, bien plus qu’un simple habit, symbolise un art de vivre et un héritage culturel qu’il convient de préserver et d’apprécier à sa juste valeur.